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la biographie

Américain, XXe siècle.
Né en 1907 à Callaway, Nebraska; mort en 1989 à Callaway.


L'œuvre vaste et énigmatique d'Emery Blagdon est emblématique du croisement de l'Art Brut avec d'autres domaines marginaux de la recherche: l'alchimie, le monde des guérisseurs et les inventions visionnaires. Nous aurions toutefois déjà oublié sa "Machine à guérison", cette œuvre épique et tentaculaire créée dans l'isolement relatif d'un hangar au Nebraska, si elle ne possédait pas une puissance esthétique qui la démarque des autres créations.

Né en 1907 dans les plaines de Sandhills au Nebraska, près de la ville de Stapleton, Blagdon a quitté la ferme familiale pour mener une vie itinérante avant de retourner vivre sur la terre de ses ancêtres. Il est amené à explorer le potentiel de guérison des éléments terrestres après la mort de ses parents, tous deux victimes d'un cancer. Il commence alors à créer des assemblages de matériaux récupérés, des "machines" toutes chargées, selon lui, de vertus curatives. Il travaille seul pendant trente ans, étendant progressivement les dimensions de ses machines jusqu'à ce qu'elles couvrent complètement son hangar d'à peu près 74 mètres carrés. Blagdon se fait vite connaître en invitant les habitants de la région à venir visiter son hangar et profiter des vertus curatives de ses machines.


De nombreux éléments de cette « Machine à guérison » se trouvent suspendus discrètement au plafond, permettant aux visiteurs de bénéficier de leurs potentiels curatifs selon différents angles et distances. Pendant comme des lustres, ces machines impressionnent fortement le visiteur, qu'elles soient vues de proche ou de loin, le moindre détail étant mis en valeur. De petits flacons de sels mystérieux, maintenus en place par des fils de cuivre, tintent en se touchant. La vision de Blagdon était cinétique: des feuilles d'étain et des métaux reflètent la lumière et créent des ombres qui changent selon le mouvement du vent et du soleil. Blagdon a voulu dissimuler autant qu'il a voulu révéler. Il a créé du mystère en choisissant de cacher certains éléments dans des enveloppes, des boîtes et des bouteilles afin d'augmenter selon lui leur charge curative. Il a également mis en place des "machines" autonomes et peint des compositions dynamiques de mandala, ce qui a donné de la diversité et de l'équilibre à la totalité de son œuvre.

C'est un fait curieux que l'artiste soit lui-même décédé d'un cancer en 1986. Sans la curiosité et le dévouement du pharmacien local Don Dryden, chez qui Blagdon achetait des sels minéraux de guérison, son œuvre aurait sans doute sombré dans l'oubli.

- Jenifer P. Borum

CV

Expositions sélectionnées
2013, The Alternative Guide to the Universe, Hayward Gallery, Londres
2013, Great and Mighty Things: Outsider Art from the Sheldon and Jill Bonovitz Collection, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie
2013, Emery Blagdon: The Healing Machine, John Michael Kohler Arts Center, Sheboygan
2012, Ghosts in the Machine, New Museum, New York
2010, The Museum of Everything, Pinacoteca Giovanni e Marella Agnelli, Turi
2007, Sandhill Healing, Cavin-Morris Gallery, New York
2001, Treasures of the Soul: Who Is Rich?, American Visionary Art Museum, Baltimore

Collections sélectionnées
American Visionary Art Museum, Baltimore
Kohler Foundation, Kohler
John Michael Kohler Arts Center, Sheboygan
Philadelphia Museum of Art, Philadelphia, PA
Museum of Everything, Londres

Bibliographie sélectionnées
Gioni, Massimiliano, et Gary Carrion-Murayari, Ghosts in the Machine, catalogue d'exposition, Skira Rizzoli, New York, 2012.
The Museum of Everything, catalogue d'exposition, Pinacoteca Giovanni e Marella Agnelli & Electa, Turin/Milan, 2010.
Umberger, Leslie, "Emery Blagdon's Earthly Power," Raw Vision, No. 59, Été 2007.
Umberger, Leslie, et Erika Lee, Sublime Spaces & Visionary Worlds: Built Environments of Vernacular Artists, Princeton Architectural Press, New York, 2007.
Wilson, Cleo F., "Emery Blagdon: The Healing Machines," In'tuit, Chicago, Vol. 1, Issue 2, 1992.

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