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la biographie

Américain, XXe siècle.
Né en 1896 au comté de Marin, Californie; mort en 1981 en Californie.

Achille Rizzoli a su réinventer le métalangage de l'architecture, en particulier les modes de plan et d'élévation, afin de créer des portraits, un érotisme paradoxalement chaste, une exposition universelle et une ville visionnaire inachevée. Monumental et très codé, chaque dessin présente différents niveaux de mystères pour le spectateur entrant dans ce monde utopique et visionnaire. 

Né en 1896 dans le comté de Marin, en Californie, Rizzoli s'installe en 1912 à Oakland, près de San Francisco, pour étudier pendant plusieurs années la mécanique et l'ingénierie. Sa famille le rejoint peu après. Rizzoli se plonge dans la pensée utopique qui foisonne en cette période dans le domaine architectural. Il visite également plusieurs fois en 1915 à l'Exposition universelle de San Francisco qui nourrit sa sensibilité et sa quête visionnaire. Son père disparaît sans laisser de traces en 1915 et Rizzoli déménage à nouveau en 1933 avec sa mère dont il prendra soin jusqu'à la fin. 

En 1935, après une tentative infructueuse d'écrire de la fiction, Rizzoli commence à développer un mode unique de transcription des individus et des expériences du quotidien dans un monde transcendant à travers la représentation de bâtiments. Il utilise un style académique souvent rendu complexe par des détails puisés dans des styles antérieurs. Inutile de dire que sa famille, ses amis et ses collègues du bureau d'architectes où il travaille ne se montrent guère compréhensifs ni encourageants. Ce sont ceux-là même qui se sont vus immortalisés sous la forme d'une élévation de bâtiment. 

Rizzoli dessine ses façades par des lignes précises, en portant attention aux moindres détails. Il orne ses œuvres de phrases et d'initiales codées devant permettre d'identifier une personne en particulier. Il utilise un système de classification largement codé, se distinguant par ses néologismes et ses acronymes. Il désigne ses premiers dessins par l'acronyme S.Y.M.P.A., le S faisant référence à son mode de portrait symbolique, le Y à son exposition universelle imaginaire (le projet Y.T.T.E., Yield to Total Elation, céder à l'exaltation absolue), M à ses divers poèmes et images, P à piafore, un nom inventé pour désigner les vêtements féminins, et A à « l'Amplification » de ces quatre dernières catégories au sein d'un portfolio dans lequel il conserve et analyse son travail.




La découverte en 1937 des restes humains de son père, avec des éléments faisant pencher pour la thèse d'un suicide, et le décès de sa mère quelques mois plus tard, portent un coup à l'artiste qui se plonge à corps perdu dans le travail, négligeant tout le reste. Il revient alors sur son projet YTTE dans un mouvement de création récursive qui aboutit à des conceptions de plus en plus détaillées pour cette exposition utopique.

A partir du milieu des années 1940, il s'efforce de peaufiner ses visions architecturales ou ses « héritages célestes » dans une série d'œuvres hybrides, des « rayons de soleil » mélangeant images architecturales et poèmes. Il dédie cette série à sa muse, la vierge céleste A.M.T.E (Architecture Made to Entertain, l'architecture conçue pour divertir). Et c'est en l'honneur de celle-ci qu'il baptise son projet A.C.E. (A.M.T.E. céleste extravagance). Cette série l'occupera jusqu'à ce qu'il soit victime d'un accident vasculaire cérébral en 1977, quatre ans avant sa mort.

Les dessins d'Achilles Rizzoli recèlent mille trésors à l'œil qui s'y pose, ne serait-ce que brièvement. Mais pour apprécier toute l'étendue du génie de Rizzoli, nous devons nous perdre et nous familiariser avec son nouvel alphabet, une expérience à la fois passionnante et exténuante. Les artistes outsiders tels que Rizzoli éclairent de façon éblouissante la capacité de l'Homme pour la pensée visionnaire, du moins pour ceux qui ont des yeux pour voir.

- Jenifer P. Borum

CV

Expositions collectives sélectionnées
2013, The Encyclopedic Palace (Il Palazzo Enciclopedico), 55th Venice Biennale, Venise
2013, The Alternative Guide to the Universe, Hayward Gallery, Londres
2013, Farfetched: Mad Science, Fringe Architecture and Visionary Engineering, Gregg Museum of Art & Design, Raleigh (Caroline du Nord)
1998, American Folk Art Museum, New York

Expositions individuelles sélectionnées
1999, A.G. Rizzoli, American Folk Art Museum, New York
1997, A.G. Rizzoli: Architect of Magnificent Visions, San Diego Museum of Art, San Diego

Collections sélectionnées
American Folk Art Museum, New York
Collection abcd, Paris
Collection de l'Art Brut, Lausanne

Bibliographie sélective
Dubuffet, Jean, L'Art brut préféré aux arts culturels, Paris, 1949.
Ferrero, Pat, Yield to Total Elation: The Life and Art of Achilles Rizzoli, DVD.
Hernandez, Jo F, Achilles G. Rizzoli, John Beardsley, and Roger Cardinal,  A.G. Rizzoli: Architect of Magnificent Visions. New York: Harry N. Abrams, Inc, 1997.
MacGregor, John, "A.G. Rizzoli, The Architecture of Hallucination," Raw Vision, no. 6, 1992.
Maclaren, Sarah,  L’architettura magnifica di Achilles G. Rizzoli, Agalama, No. 14, 1997. 
Rugoff, Ralph, The Alternative Guide to the Universe, catalogue d'exposition, Hayward Publishing, Londres, 2013.

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